Antécédents médicaux

La patiente était une fille de 16 ans ayant des antécédents de cholangite, d’arthrite réactive et de morphée de plaque stable qui avait reçu des soins rhumatologiques et dermatologiques de suivi. Au cours d’une visite de suivi de routine, le patient a signalé l’apparition de plaques asymptomatiques sur les deux joues légèrement érythémateuses et rugueuses au toucher.,

Examen physique

L’examen physique a révélé une peau du visage avec un aspect xérotique sur les deux joues et le long du rami mandibulaire et des plaques érythémateuses avec une bordure distincte (Fig. 1). La dermoscopie a révélé une hyperkératose et une dilatation des follicules pileux (Fig. 2). À la palpation, la peau avait une texture rugueuse ressemblant à du papier de verre. L’examen cutané était par ailleurs banal.

Figure 1
(0.26 MO).,

Figure 2
(0.13 MO).

Tests supplémentaires

Une biopsie par perforation de 2 mm a été prélevée dans la région préauriculaire gauche. L’examen histologique a révélé la présence de 2 infundibules folliculaires dilatées, avec des foyers d’hyperkératose compacte, associées dans les deux cas à la présence d’un acarien (Fig. 3)., Un infiltrat inflammatoire lymphocytaire périvasculaire léger a été observé dans le derme sous-jacent.

Figure 3.

Hématoxyline-éosine, grossissement original ×40.

(0.39 MO).

La numération et de la biochimie de profil n’ont révélé aucune anomalie.

Quel Est Votre Diagnostic?

Diagnostic

Spinulose du visage.,

Évolution clinique

Après confirmation histologique de la spinulose du visage associée à Demodex folliculorum, le traitement a été initié avec 0,5% d’ivermectine dans une crème à base de glucides une fois par jour pendant 2 mois. L’amélioration clinique était évidente après 1 mois de traitement et tous les signes avaient disparu à la fin du traitement. Aucune lésion similaire n’est apparue au cours des 6 mois de suivi.,

Commentaire

La spinulose du visage est caractérisée par la présence de spicules filiformes asymptomatiques, hyperkératotiques, à distribution folliculaire, situés principalement sur la peau du visage (joues, front et menton). Bien que l’association de cette entité avec D folliculorum ait été initialement controversée, aujourd’hui la relation causale est acceptée.1,2

D folliculorum est un acarien que l’on trouve occasionnellement dans la peau humaine en association avec l’unité pilosébacée., Cette colonisation est généralement asymptomatique, mais chez les individus prédisposés, la présence de D folliculorum a été associée à diverses dermatoses, notamment la rosacée, la dermatite périorale et la madarose. La présence de 5 acariens ou plus par centimètre carré de peau ou la présence de l’acarien dans le derme a été proposée comme critère pathogène.1,3

Dans le cas de spinulose du visage associée à D folliculorum, des séries de cas chez des patients atteints d’autres maladies—en particulier le myélome multiple et la polycythémie vera—ont été rapportées., D’autres associations avec la spinulose du visage causée par D folliculorum comprennent l’insuffisance rénale chronique, la maladie inflammatoire de l’intestin et la gammopathie monoclonale.1,4 Le diagnostic différentiel doit inclure l’eczéma, la dermatite séborrhéique, le pityriasis folliculorum (qui est également causé par D folliculorum mais est associé à une desquamation diffuse, un prurit et un érythème et, dans de nombreux cas, une mauvaise hygiène faciale) 4 et la trichodysplasie spinulosa, une infection à polyomavirus qui survient chez les patients immunodéprimés et se caractérise par,), et provoque la déformation faciale faciès léonin.5

Le diagnostic est basé sur la suspicion clinique. Les spicules minces confinés aux orifices folliculaires dilatés du visage, rendant la peau des zones touchées rugueuse au toucher, sont très caractéristiques. L’examen histologique confirme la présence de l’acarien et du matériel hyperkératotique formant des spicules dans les orifices folliculaires.2 Comme d’autres maladies de la peau causées par les acariens Demodex, la spinulose du visage est traitée avec divers agents antiparasitaires spécifiques. Le traitement topique est suffisant dans la plupart des cas. Les médicaments utilisés comprennent 0.,75% de métronidazole, 5% de perméthrine et 0,5% d’ivermectine, cette dernière obtenant une bonne réponse, comme chez notre patient.6 Dans les cas résistants, un traitement oral avec de l’ivermectine ou des rétinoïdes, entre autres médicaments, peut être utilisé.1,3

Conflits d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts.